Je suis touchée, très touchée par l’attentat contre Charlie Hebdo. Il touche en moi ma liberté. Liberté d’expression, liberté d’être, liberté de vivre.
Ce matin j’ai lu un article qui m’a fait réfléchir, rebondir. Cet article parlait de Charlie Hebdo, du terrorisme, de nos réactions émotionnelles face à ce type d’événements et aux personnes mortes que nous pleurons, tous, collectivement, et à celles que nous ne pleurons pas ou en tout cas pas de la même manière.
148 femmes sont mortes en 2012, tuées par leurs conjoints.
148 « faits divers » étalés sur 365 jours, 148 tueurs, certains toujours en cavale.
Et si ces femmes n’avaient pas été tuées dans l’intimité de leurs foyers, l’une après l’autre, mais toutes au même moment, dans un même lieu ?
Quelle serait notre réaction ? La réaction des médias, de la classe politique ?
Serions-nous tous en train de revendiquer « Je suis Une femme » ?
Si je rebondis et vous parle de ces femmes c’est parce qu’elles aussi ont été tuées à cause de leur liberté d’expression. Par des « terroristes » qui ne supportaient apparemment pas qu’elles pensent différemment, disent différemment, agissent différemment.
Il me semble que nous sommes toutes et tous la cible potentielle d’un « terroriste » qui au nom de sa liberté d’expression voudra faire taire la notre, définitivement.
Donc quand je pense à Charlie Hebdo, à ces hommes et femmes qui sont morts d’avoir exposé leur liberté d’expression, pour nous aider à vivre la notre, j’y associe tous les autres qui meurent tous les jours pour les mêmes raisons.
Je suis triste mais je garde espoir parce que je crois en l’être humain et que je vais continuer à y croire. Je vais continuer à m’exprimer, à dire, à me dire, même si c’est dangereux, d’autant plus parce que c’est dangereux.
Comentários